Mare de La Queudre – Patrimoine de la Nièvre en Bourgogne Franche-Comté.
La mare de La Queudre est située le long de la route communale du même nom. Cette petite mare privée est originale de par son ilot central. Une jolie passerelle permet l’accès à cet ilot de verdure. De nombreux oiseaux sont à observer.
Un muret de pierres borde cette petite mare, certainement une ancienne mare de rouissage comme nous pouvons en observer dans le Nivernais.
Une belle Mare de rouissage du Nivernais
Les activités de production linière et chanvrière ont laissé dans le paysage nivernais de nombreuses traces d’un savoir-faire bien spécifique, la technique du « rouissage ». Les tiges de lin et de chanvre, une fois débarrassées de leurs feuilles et de leurs graines, devaient faire l’objet d’une opération particulière qui permet l’extraction des fibres textiles.
Le rouissage consistait à laisser macérer dans l’eau les tiges de lin et de chanvre, afin de dissoudre le ciment (pectose) qui lie les fibres au bois.
Le rouissage était effectué dans des routoirs, des bassins plus ou moins maçonnés, en pierre et de taille variable.
Les routoirs étaient alimentés par des cours d’eau, ruisseaux ou rivières, ou même des sources dont le débit était assez lent.
Cette technique, dite « en eau vive », permettait un rouissage d’une meilleure qualité et une altération des fibres moindre.
Les routoirs pouvaient être disposés « en série » par rapport au cours d’eau, c’est-à-dire dans sa continuité, ou « en dérivation », dans ce cas, l’eau était détournée pour alimenter le routoir.
Pour le rouissage, les tiges de lin et de chanvre étaient rassemblées en bottes, puis immergées, et maintenues à fleur d’eau à l’aide de planche et de galets.
Cette immersion devait durer de 8 à 12 jours, tout en veillant bien à être stoppée avant la dégradation des fibres, car cela enlèverait toute possibilité d’utilisation textile.
Ce procédé populaire présentait un grand désagrément, car la pollution des eaux entraînait la mort des poissons, l’émanation d’odeurs nauséabondes, et portait atteinte à la santé des riverains. Le rouissage dans les cours d’eau, et les routoirs, sont progressivement abandonnés au début du vingtième siècle, ils sont parfois reconvertis en lavoir, c’est souvent sous cette forme que nous les retrouvons de nos jours.
Ces routoirs étaient particulièrement présents certains ont été transformés en lavoir, ou en marre, un des témoignages d’une activité de nos jours disparue.
La largeur d’un routoirs dépasse rarement les 10 m tandis que la longueur elle, varie d’une dizaine à une trentaine de mètres. Dans certains nous pouvons retrouver les galets utilisés pour lester les bottes de lin dans les routoirs asséchés.
Le rouissage c’est la macération que l’on fait subir aux plantes textiles telles que le lin ou le chanvre, pour faciliter la séparation de l’écorce filamenteuse d’avec sa tige.
Le rouissage désigne aussi la macération humide de plantes alimentaires telles que le manioc ou le Haricot de Lima, favorisant leur fermentation microbienne afin de détruire les glucosinolates cyanogènes toxiques, et évite en particulier pour le manioc, la libération de cyanure rendant la racine fraîche impropre à la consommation humaine.
On fait rouir les poignées (bottes) de chanvre ou le lin dans un routoir ou rouissoir. Le terme rouir vient du francique rotjan, qui signifie pourrir*.
Le rouissage des plantes textiles se pratique par immersion plus ou moins prolongée (rouissage à l’eau) ou par exposition à la chaleur et à l’humidité au sol des andains (ligne de foin séché) ou de tige (rouissage à terre). En France, le rouissage à terre a pris le pas sur le rouissage à l’eau.
*Mario Rossi, Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais, Bourgogne du sud, Publibook.
Propriété privée – Pas de visite
Bonne découverte de la » Mare de La Queudre » GPS 47.25619, 3.78498
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